Dans « La condition tropicale », Francis Hallé, célèbre botaniste et co-inventeur du Radeau des Cimes, décrit les tropiques, leurs populations et la menace qui pèse sur leurs forêts. Passion communicative et poésie débordent de ses ouvrages, pour un message d’urgence écologique qu’Olivier Strauch, artiste passeur, souhaite ouvrir à deux enfants de 11 ans, Éléonore et Adèle. L’idée ? Faire un film documentaire sur l’aventure d’une création commune : rencontrer Francis Hallé, puis partir en Guyane découvrir les sons de la forêt tropicale en péril, les populations qui y vivent et les scientifiques qui l’étudient. Puis, au retour finaliser avec elles l’écriture d’un conte musical. Adèle et Éléonore ont désormais 14 ans. Voici enfin L’Ant(h)ropiquocène !

Plumbea et Spevida se rencontrent dans un étrange décor évoquant une catastrophe indéterminée qui viendrait de se produire… Au sol, une boîte en bois. « On l’ouvre ? ». Les images que celle-ci dévoile font remonter à leur mémoire les souvenirs d’un mystérieux voyage en radeau, qu’elles viennent d’effectuer ensemble jusqu’en forêt tropicale en compagnie de Kalankoué, la « voix de leur conscience ». Sous leurs yeux s’éclairent alors de façon contrastée les escales de leur insolite parcours, révélant l’étrange folie de Kalankoué, le pessimisme miraculeusement évaporé de Plumbea ou la joie parfois très sombre de Spevida. Comment se tissent les liens entre leur quête pour répondre à l’énigmatique phrase du scientifique perché : « Poètes, vous êtes ici chez vous ! La science, sans vous ne serait que ce qu’elle est ; donnez des ailes à nos concepts ! », et cette complexe et mystérieuse structure d’une inquiétante beauté trouvée par Kalankoué au plus sombre de la forêt… « Ça résiste aux tempêtes ? ». Et bam !!! Dans l’écho de leurs rires, une amère sensation : les soleils de demain brilleraient-ils de lumières inconnues ?

Pour leur conte, outre les personnages et le scénario, Adèle, Éléonore et Olivier se sont inventé un Radeau des Arts, très central. Celui-ci est également bien présent tout au long du projet. L’Ant(h)ropiquocène constitue l’ultime étape de ce parcours dont le déroulement fait l’objet, depuis son origine, d’un film documentaire de création portant sur cette singulière façon d’allier arts, sciences et transmission… Afin de garder à l’image un peu de la poésie insufflée par Francis Hallé et recherchée dans le conte, c’est à bord de radeaux bien réels que s’articulent tout naturellement les différentes parties du film.